Comment faire face aux questions inappropriées en entretien d’embauche ?

Passer un entretien d’embauche est un moment clé de la recherche d’emploi. C’est l’opportunité de faire valoir les compétences de votre profil, et surtout de donner une bonne première impression pour vous positionner comme candidat potentiel.

Mais c’est aussi l’occasion pour un recruteur de voir comment un candidat réagit en situation de stress ou face des questions déstabilisantes. Pour autant, ces questions doivent rester en lien avec le poste et vos aptitudes professionnelles.

Alors comment réagir lorsque le recruteur se permet de vous poser des questions inappropriées, voire illégales ?

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Quelles sont les questions illégales en entretien ?

Les questions posées au candidat doivent uniquement permettre au recruteur d’apprécier les compétences du candidat pour le poste à pourvoir.

Toutes les questions concernant votre vie privée, la race, le sexe, la nationalité, la religion, l’âge, la situation familiale et le handicap sont considérées comme discriminatoires et sont punies pas la loi. Ce qui signifie que le recruteur n’a pas le droit de vous interroger sur ces sujets.

L’intégralité des critères discriminatoires sont recensés sur l’article L1132-1 du code du travail. Sachez que si vous êtes victime de discrimination, il est possible de contacter le défenseur des droits qui pourra vous aider.

Toutefois, le recruteur peut vous interroger concernant l’un des sujets énoncés précédemment seulement si c’est un point fondamental à l’exercice des fonctions du poste visé.

Par exemple, s’il s’agit d’un emploi exigeant des efforts physiques ou si le poste est déconseillé en cas de grossesse, il pourra se renseigner sur votre état de santé. S’il s’agit d’un poste nécessitant un casier judiciaire vierge, il pourra vous en demander une copie, etc. 

Comment réagir si une question illégale vous est posée ?

Bien que ces sujets soient interdits, dans la réalité, il arrive que certaines questions soient tout de même posées en entretien. Préparez-vous à la réponse que vous ferez si la situation se présentait, afin de ne pas être déstabilisé et ne pas répondre avec agressivité.

Si le recruteur outrepasse accidentellement le cadre de l’entretien, vous pourrez répondre en évitant le fond de la question. Pour cela, il faut identifier le point important pour l’employeur afin de savoir comment lui répondre intelligemment.

En revanche s’il revient régulièrement à la charge sur un point précis, vous serez fixé sur les pratiques de cette entreprise et pourrez refuser de répondre à la question ou mettre fin à l’entretien.

Voici quelques exemples de questions illégales : 

« Qui s'occupera de vos enfants pendant que vous êtes au travail ? »

Les recruteurs n’ont pas à vous poser de questions concernant votre vie privée, et l’organisation de celle-ci vous regarde. Si la tournure de sa question est une maladresse, vous pouvez comprendre que ce qui l’inquiète est de trouver un candidat capable d’assumer les responsabilités du poste.

Vous pouvez donc rassurer le recruteur sans avoir à vous justifier. Par exemple, en lui répondant que, comme pour n’importe quel candidat, votre vie privée n’a aucune raison d’interférer avec votre vie professionnelle, et que vous êtes une personne fiable, organisée et impliquée.

« Est-ce que vous comptez avoir d'autres enfants ? »

Cette question n’ayant aucun rapport avec les compétences attendues pour un emploi, elle est totalement inappropriée. Et même s’il peut être tentant de partager des anecdotes de grossesse avec un(e) responsable du recrutement à l’air sympathique, abstenez-vous de vous livrer à des confidences sur ce sujet qui ne concerne que vous.

Évitez également de recadrer trop sèchement votre interlocuteur, au risque de ruiner toutes vos chances pour le poste !

Si l’employeur pose cette question – bien qu’il n’en ait pas le droit – c’est qu’il craint un éventuel congé maternité. Vous pouvez très bien lui répondre sans parler de votre vie privée, en lui expliquant que le projet actuel qui monopolise toute votre attention est de trouver un nouvel emploi, dans lequel vous pourrez mettre vos compétences et votre expertise à profit. Et que votre ambition est de vous y investir à 100%. 

« Avez-vous déjà été arrêté ? »

Interroger un candidat sur ses antécédents judiciaires est interdit par la loi si cette question n’a aucun lien avec le poste proposé ou l’évaluation des compétences professionnelles. Le recruteur ne peut donc pas vous demander si vous avez déjà été condamné pour un crime ou si vous avez consommé des drogues récemment, etc.

Dans ce cas précis, vous pouvez expliquer par exemple que rien dans votre passé n’affecte votre aptitude et vos compétences à exercer le poste visé.

Sachez toutefois qu’il existe des exceptions pour certains emplois, notamment s’il s’agit de protéger des biens ou d’assurer la sécurité des personnes.

Les professions concernées sont listées par décret. Il s’agit par exemple d’emplois dans les transports, les banques, les aéroports, l’enfance et les personnes âgées, la défense, etc. Ou encore certaines professions réglementées par des ordres professionnels : médecins, avocats, notaires, etc.

Renseignez-vous bien !

« Prenez-vous des médicaments ou suivez-vous un traitement particulier ? »

Comme dans d’autres cas de figure, cette question est illégale si la réponse n’a aucun rapport avec les exigences du poste. N’hésitez pas alors à répondre à votre interlocuteur en lui indiquant que vous avez toutes les compétences attendues pour le poste à pourvoir.

En revanche, il est possible que le recruteur vous questionne pendant l’entretien sur votre aptitude à effectuer certaines tâches spécifiques, surtout si le poste requiert des efforts physiques comme soulever des objets lourds, ou rester debout une bonne partie de la journée…

Dans le cas où vous seriez porteur d’un handicap qui nécessite des aménagements de poste, il est probable que vous l’ayez déjà évoqué lors de votre candidature. L’entretien permettra alors de discuter de ce point avec le recruteur.

« Allez-vous à l'église tous les dimanches ? » ou « Quelles fêtes religieuses célébrez-vous ? »

Ces questions sont clairement illégales, car elles sont potentiellement discriminatoires.

Si le recruteur veut cerner votre capacité à travailler selon un emploi du temps précis, il devrait limiter sa question. Mais en aucun cas, il lui est permis de se renseigner sur votre foi et votre façon éventuelle de la pratiquer.

Vous pouvez simplement répondre que votre foi n’interfère pas avec votre travail.

Ou alors vous pouvez demander au recruteur en quoi cette question lui permet d’évaluer votre aptitude pour le poste. Si sa première tournure était maladroite, il se corrigera probablement en expliquant que l’entreprise est ouverte le dimanche et qu’il recherche un candidat pouvant être disponible aux heures d’ouverture de la société.

« De quelle origine êtes-vous ? »

Encore une fois, il est important de cerner l’intention de votre interlocuteur. S’il s’agit d’une maladresse dans une conversation spontanée, ou une question discriminatoire.

La meilleure réponse est toujours celle qui permet de répondre à l’intention, sans donner les informations qui relèvent de votre vie privée.

Ici, par exemple, vous pourriez répondre « Si vous vouliez demander si je suis légalement autorisé à travailler en France, la réponse est oui. » 

La conclusion de TopEntretien

Parfois, les recruteurs se permettent des questions inappropriées pour voir comment va réagir un candidat déstabilisé. Mais parfois, quand l’entretien se passe dans un cadre détendu, il arrive que les questions glissent vers un domaine trop personnel sans qu’ils s’en rendent compte immédiatement.

Pour répondre intelligemment à une question illégale ou inappropriée, vous devez tenir compte de l’intention du recruteur et de votre motivation à obtenir le poste.

N’oubliez pas :

1.     Restez calme et courtois.

2.     Clarifiez éventuellement l’intention de la question en demandant simplement au recruteur de préciser le rapport entre sa question et le poste à pourvoir.

3.     Ne soyez pas sur la défensive mais protégez vos limites personnelles.

4.     Essayez de désamorcer la situation et profitez-en pour mettre en valeur vos compétences. Ou si l’entretien prend une tournure qui ne vous convient pas, vous êtes libre de partir. Et toujours avec politesse et courtoisie.